Affaire du garage municipal : La mairie entre incohérences et ambiguïtés
OPACITÉ. Au conseil municipal de vendredi dernier, a été de nouveau évoqué le scandale touchant le service garage et nettoiement. Les oppositions ont ferraillé contre Sophie Joissains pour en savoir plus et ont regretté que la mission d'évaluation d'information dont elles avaient obtenu la création n'a pas pu poursuivre ses travaux. Faute de transparence, les Aixois n'en sauront encore rien. Quelques éléments pour comprendre...
Bien que non inscrite à l'ordre du jour, la question a été soulevée par les oppositions au conseil municipal de vendredi dernier provoquant ainsi un débat d'une demi-heure Résultat : la mairie fait silence sur le fond et dit s'en remettre au procureur de la République. Pourtant, une enquête administrative interne a été réalisée mais elle est gardée secrète, sans que les élus ne puissent en savoir plus.
"Manque de transparence", comme l'a relevé Marc Pena, président du groupe de gauche Aix en partage. En effet, il a lui-même participé aux réunions de la mission d'évaluation et d'information dont il avait obtenu la création. Alors que le règlement intérieur fait obligation de rendre compte de ses travaux, aucun rapport n'a été rédigé. Le litige expliqué en conseil par la majorité et l'opposition fait état de divergences de vues sur la restitution des faits. D'où le problème d'en dresser un constat prenant en compte tous les points de vue. Pourtant, rien n'interdit de faire état de ces dissensions dans un rapport unique. C'est même à cela qu'on reconnaît le rôle d'une démocratie à l'œuvre.
Marc Pena s'est plus qu'étonné que la dernière séance de la mission n'ait pas eu lieu alors qu'elle aurait dû établir le rapport avant de la présenter aux élus. Sophie Joissains a beau eu essayer de convaincre que la tâche était irréalisable, elle a fini par admettre la possibilité de rédiger deux rapports distincts permettant les perceptions et les attendus à la fois de la majorité et des oppositions.
Comme je l'ai écrit dans un précédent article, qu'y a-t-il à cacher dans tout cela, sachant que la justice mène de son côté son enquête en disposant de tous les éléments de l'affaire et qu'elle pourra juger librement de ce qui est vrai ou pas quand elle aura pris connaissance tant de l'enquête administrative interne que de la mission d'évaluation et d'information. La mairie risque fort d'y perdre si ses conclusions souffrent de présentations incomplètes ou d'interprétations biaisées.
En séance, Sophie Joissains a évoqué une part de la teneur du conseil de discipline qui a eu lieu le 22 mars au cours duquel il fallait examiner les responsabilités éventuelles d'employés et d'élus concernés par l'affaire. Aucune sanction d'ordre pénal n'a été prise, la magistrate qui présidait la réunion ayant expliqué que cela ressort du procureur. Soit. Mais des mises à pied à titre conservatoire auraient pu être prononcées. La mairie concède toutefois que des mesures ont été prises pour améliorer les choses. Marc Pena résume ainsi la situation : "On a eu les remèdes avant de connaître les maux". On ne saura donc rien sur les causes et motifs, ce qui est un aveu de l'existence de problèmes et d'abus.
Par comparaison, dans le cas du directeur du conservatoire de musique accusé de soupçons de harcèlement sexuel à l'encontre d'employées, la mairie avait bel et bien décidé de le suspendre de ses fonctions pendant un an et demi avant toute forme de procès. Il sera difficile pour la mairie de justifier ce comportement contradictoire de deux poids deux mesures.
On a quand même cru comprendre que le directeur des services techniques allait prendre sa retraite, ou être encouragé (?) à la prendre. Y a-t-il un lien sur cette concomittance avec ce qui lui est reproché, comme pour d'autres employés hiérarchiques, suite aux plaintes du fonctionnaire déposées auprès du procureur, plaintes qui signalent et révèlent de façon précise, preuves à l'appui, des dysfonctionnements, des dérives voire des malversations ayant cours en toute impunité jusque qu'ici au sein du service garage et nettoiement et susceptibles d'être qualifiées de détournements de fonds publics ? On ne peut qu'être abasourdi par toutes ces incohérences et ambiguïtés dont fait part Sophie Joissains dans la gestion municipale.
Episodes précédents
"Affaire du garage municipal aixois : Ça va secouer !" : https://admin.canalblog.com/404776/write/34201479
"Nouveau scandale très grave en Joissainie - partie 1" : http://castronovo.canalblog.com/archives/2023/03/13/39841744.html
"La mairie d'Aix sur une voie de garage – partie 2" : http://castronovo.canalblog.com/archives/2023/03/14/39841745.html