Affaires Guérini : Des déchets et des déchus
Ce lundi, 19h00 : Actualisation : voir ci-dessous
Dans la périphérie nébuleuse des affaires Guérini, un procès a eu lieu la semaine dernière. Celui du volet Queyras, nom d'une société spécialisée dans les déchets. La justice n'a pas épargné son dirigeant, Eric Pascal, proche d'Alexandre Guérini, en le condamnant à quatre ans de prison dont un avec sursis et à 50.000 euros d'amende. D'autres protagonistes ont également été sévèrement sanctionnnés avec des peines de prison et des amendes.
On imagine donc que la justice se montrera aussi ferme pour les procès à venir dans d'autres affaires du même acabit. Ce qui doit déjà certainement provoquer quelques insomnies chez les nombreux mis en examen qui attendent de connaître leur sort.
Beaucoup de ces affaires concernent des marchés publics dans des domaines aussi divers que ceux des déchets, des constructions et de sécurité pour n'en citer que quelques-uns. Les enquêteurs soupçonnent leurs bénéficiaires de les avoir obtenus par favoritisme.
En octobre, Mediapart et le Ravi ont publié un article fort instructif sur des pratiques et des dérives ayant cours au sein du conseil général des Bouches-du-Rhône, des habitudes qui semblent se perpétuer depuis une dizaine d'années. On pourra prendre connaissance de cette enquête en cliquant sur le lien ci-dessous.
Quant au Canard enchaîné de la semaine denière, il relate les drôles de coûts du controversé incinérateur de Fos-sur-Mer dénoncés dans une lettre adressée par la société Urbaser à la communauté urbaine de Marseille. Le journal mentionne au passage que le même courrier s'en prend aussi aux bavures commises par MPM à la décharge du Mentaure à La Ciotat.
Et dire qu'on demande aux braves gens que nous sommes d'être sélectifs dans le tri des déchets en nos chaumières…
Nouvelle demande de levée d'immunité pour Jean-Noël Guérini
Le juge marseillais qui enquête sur l'affaire Guérini a fait une nouvelle demande de levée de l'immunité parlementaire du sénateur PS des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini, mis en examen dans une affaire de marchés publics.
Cette demande a été transmise par le parquet général d'Aix-en-Provence à la Chancellerie le 9 novembre. Le Sénat avait déjà levé partiellement, en mars, l'immunité parlementaire du président du CG13 en autorisant la justice à délivrer un mandat d'amener à son encontre.
A l'époque, Guérini, mis en examen pour trafic d'influence, prise illégale d'intérêt et association de malfaiteurs dans un dossier impliquant aussi son frère Alexandre, patron de décharges, avait refusé, un temps, de répondre aux questions du juge Charles Duchaine qui avait alors demandé et obtenu de pouvoir l'y contraindre, le cas échéant.
Cette fois, le magistrat souhaiterait pouvoir placer en garde à vue l'élu dans un dossier connexe à celui dans lequel il avait été mis en examen le 8 septembre 2011, dix mois après son frère. Ce dossier touche lui aussi à des marchés publics.
"Moi, je réponds à chaque fois à toutes les convocations du juge, et ce sera avec plaisir si cela (la nouvelle demande de levée d'immunité) s'avère exact", a réagi Guérini ce lundi soir.
"Il n'y a pas de problème, je répondrai à toutes les questions de M. le juge avec plaisir, car je n'ai rien à cacher. Le conseil général est très bien géré, dans la rigueur et la transparence. Regardez, je suis très serein, surtout quand vous n'avez rien à vous reprocher", a-t-il ajouté, interrogé par l'AFP en marge d'une inauguration dans la ville.
Soupçons de favoritisme au CG13 :
http://www.leravi.org/spip.php?article1380
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