Ce qui se passe en coulisses depuis le procès de Maryse Joissains...
"L'autorité territoriale, c'est moi !", a revendiqué Maryse Joissains devant les juges du tribunal correctionnel. Or, c'est justement à cause des manquements à la nature même de sa fonction que les magistrats ont fondé leurs reproches et requis de lourdes peines. Que retiendra le délibéré du 18 juillet ? Ambiance dans les coulisses de la mairie et revue de presse détaillée...
Il faudra attendre jusqu'au 18 juillet pour connaître les peines qui seront réellement retenues contre Maryse Joissains suite à sa comparution devant le tribunal de grande instance de Montpellier le 14 mai.
Il ne me paraît pas possible qu'elle soit relaxée car les faits reprochés sont avérés, quoi qu'en dise encore la maire d'Aix qui sur un ton pseudo monarchique a revendiqué : "L'autorité territoriale, c'est moi !".
Les réquisitions sont lourdes : 18 mois de prison dont 9 avec sursis, et 10 ans d'inéligibilité. On ne voit pas comment le très prochain jugement pourrait effacer tout ça.
Dans une interview à La Provence, Maryse Joissains dit tout assumer. Mais, se victimisant, elle se plaint d'avoir subi "une instruction à charge". Etrange façon pour une juriste de présenter les choses ! C'est pourtant bien le principe quand on est traîné devant un tribunal, non ? Elle met en avant le fait qu'il n'y a pas eu d'enrichissement personnel. Il n'aurait plus manqué que ça, tiens !
Elle crie au complot, comme font tous ceux qui essaient de rejeter leurs fautes sur d'autres. François Fillon avait inventé qu'il détenait les preuves qu'il y avait un "cabinet noir" à l'Elysée. Elle n'est pas loin de recourir aux mêmes imputations.
En interne, à la mairie, la contre-offensive en forme de sauve-qui-peut semble s'organiser. En parallèle, sa fille, Sophie Joissains, a publié un long texte sur sa page Facebook pour plaider en faveur de sa mère et peut-être pour elle-même pour ne pas hypothéquer son envie de la remplacer au cas où. En coulisses, des élus, dont certains m'en ont fait la confidence, l'ambiance est au doute et à l'option lâchage si tout devait tourner à la catastrophe.
Maryse Joissains essaie de donner le change en affirmant qu'elle a le soutien de 85% des maires et des élus territoriaux et municipaux. Là encore, c'est à voir si j'en crois ceux qui sont venus glisser à mon oreille qu'ils n'admettent pas les dérives de la maire d'Aix et qui prennent leurs distances. Désormais plus nombreux que ceux qui étaient venus me féliciter pour tout ce que j'avais entrepris pour faire annuler le contrat illégal d'Alain Joissains car ils trouvaient que l'ex-directeur de cabinet avait gravement failli à la probité.
Maryse Joissains a beau jongler avec les interprétations, les faits sont là, incontestables. Que sortira-t-il du délibéré de la mi-juillet ? Quelles en seront les conséquences politiques ? Toujours est-il que nombre d'ambitieux se voient déjà jouer les premiers rôles pour tenter de prendre la succession. Et là, ça promet de belles empoignades entre "chers amis" bien sûr.
Revue de presse du 15 au 20 mai 2018 (qui inclut la réaction d'Edouard Baldo)